« Survol des réalités économiques acadiennes sur les pourtours du Golf Saint-Laurent, 1760-1830 ».

This short text explores some realities of the ways Acadians integrated the Atlantic economy after the Expulsion of 1755-63. Although the fisheries became predominant all along the Gulf of St. Lawrence coast, Acadians also got involved in agriculture, forest industry, shipbuilding, etc. 

Nicolas Landry

Ce texte s’inscrit dans le projet Ecologies, Knowledge, and Power Projections in the Gulf of St. Lawrence Region, c. 1500-present, sous la direction de la professeure Elizabeth Mancke de la University of New Brunswick et le professeur Joshua MacFayden la University of Prince Edward Island. Parmi les lignes directrices de cette démarche, mentionnons l’analyse des relations entre les communautés côtières autour du Golf Saint-Laurent. Pour notre part, notre recherche porte sur la période d’établissement acadien dans cette région au lendemain de la Déportation. Toutefois, cette série de textes courts désire informer le lecteur sur un certain nombre d’aspects venant compléter notre recherche soit les relations que les Acadiens entretiennent alors avec une triangulation des forces externes à leur groupe soit l’Église, les marchands anglo-normands et les gouvernements coloniaux. Entre autres, lorsque vient le temps de servir dans les forces de milice. 

Ce billet n’aborde pas une activité économique en particulier, mais aspire plutôt à démontrer qu’une bonne partie des Acadiens du Golfe pratiquent une pluralité d’activités. Quoique la pêche joue un rôle central dans la région, la majorité des familles y ajoutent une agriculture de subsistance de même que la coupe du bois, la construction navale ou encore la chasse au morse et la pêche aux huîtres. 

Exploiter la terre en contexte de prolétariat agricole

Après le traité de Paris de 1763, des Acadiens sont libérés des forts Cumberland, Edward, d’Halifax, d’Annapolis Royal et de Fort Frédéric à la rivière Saint-Jean. Certains d’entre eux sont déjà employés par les Britanniques aux travaux publics ou à la remise en opération des levées d’aboiteaux à compter de 1764. Et ce, au bénéfice de nouveaux colons anglo-américains ou Planters. Graeme Wynn estime qu’à la fin du XVIIIe siècle, il y a environ 7000 colons anglo-américains occupant les anciennes terres acadiennes. Il n’est cependant pas de ceux pensant que ces colons Anglos-protestants n’ont aucune maîtrise du système agricole des aboiteaux. Il estime plutôt que ces derniers commencent déjà à se familiariser avec ce système durant la Déportation[1].  

J.F.W. Des Barres – Source Wikipedia

N’empêche que certains Acadiens deviennent « métayers » de grands propriétaires de terre tels J.F.W. Des Barres, qui en recrutent dès 1760 pour les établirent à la « grand prée » de Ménoudie. Il répète le même processus pour ses terres de Napan-Mencanne. En 1766-67, Des Barres installe la famille de Jean Bourque à Ménoudie en lui fournissant des « instruments aratoires » en retour de la moitié de leur récolte[2]. En 1769, Des Barres propose une nouvelle entente avec neuf tenanciers acceptant de lui remettre une portion du produit de leurs récoltes (un tiers des grains) et de l’élevage du cheptel qu’il leur a fourni[3].

Il va de soi que le travail des marais constitue alors un héritage de l’ancienne Acadie, le marais étant au cœur de toutes les activités économiques et sociales de la communauté acadienne à Menoudie et Napan. Le travail se déroule souvent en clans apparentés, mais non sans tensions en certaines occasions. En 1795, le village de Menoudie est compact et compte une quarantaine de maisons ayant chacune un petit lopin de terre et des granges. Il s’y trouve alors 18 tenanciers et 8 familles de jeunes gens dépourvus de « biens » et demeurant chez d’autres habitants; « vivant à leurs crochets ou travaillant pour eux »[4].

Mais l’importance de la culture du foin de pré ne se limite pas au sud-est du Nouveau-Brunswick. Ainsi, au nord-est de la province, le foin « salé » est effectivement primordial à l’alimentation des bestiaux. Le foin salé pousse au « ras des marais, à l’embouchure des rivières et des barachois »[5]. Selon Philippe Basque, sa consommation accroît la soif des vaches qui consomment ainsi davantage d’eau, ayant pour effet d’accroître la production de lait. La coupe du foin de pré se déroule d’août à octobre et on l’entrepose sur une plateforme nommée « chafaud », érigé dans le pré à 60 cm du sol. Le foin y demeure jusqu’à l’hiver, lorsque le sol devient suffisamment gelé pour supporter le poids des chevaux ou bœufs pour le transport vers la grange[6]. Lorsque les terres sont distribuées aux colons du 17 juillet au 14 août 1809, l’on y indique à qui l’on offre des sections de terre cultivables et des marais ou se trouve du foin de pré. Dans ce cas-ci, l’on offre à 40 habitants des terres dans le marais, à 7 autres des terres sur le pourtour du marais de l’île au Foin dans le secteur Sheila, à 6 personnes des terres à Windmill Point (Chemin Grand Carey a Six Roads) et à une vingtaine d’autres concessionnaires des terres à La Dune-de-Tracadie. Dix habitants de Tracadie reçoivent même des terres marécageuses situées dans la baie de Tabusintac, situées à presque 20km de Tracadie[7].

Commerce du bois

Tel qu’évoqué en introduction, les communautés acadiennes du Golf ne se limitent pas à la pêche et tentent d’y ajouter d’autres activités lucratives, en plus de pratiquer une agriculture de subsistance. L’on pense ici à la vente du bois à partir de lors privés. D’abord, à Tracadie au Nouveau-Brunswick en 1812, les habitants en échangent contre des produits de consommation. Mais ils doivent toutefois le transporter en goélette jusqu’à Miramichi[8]. En 1820 à Caraquet, le marchand de Nepisiguit Hugh Munro passe une commande à François Gionet pour du bois et l’année suivante à Nepisiguit, des Acadiens en « flottent » sur trois rivières jusqu’au havre de Bathurst[9]. En 1827, l’arpenteur Marc Scully estime qu’il existe encore de bonnes réserves de bois entre Nepisiguit et Caraquet, à Pokemouche et Tracadie. Mais le peu de profondeur des havres empêchent des navires de plus fort tonnage de venir y quérir des chargements[10]. La croissance de cette industrie crée des débouchés pour les bûcherons, mais aussi pour les produits agricoles acadiens à compter de 1818. Par exemple, Hugh Munro achète du porc, du bœuf et des patates pour ses chantiers de Nepisiguit et Miramichi[11].

À l’Île-du-Prince-Édouard en 1768, la firme anglaise Spence and Co de Londres est représentée par l’agent David Higgins à Trois-Rivières ou il mène des activités de pêche mais exporte aussi des mâts de pin blanc. L’un de ses associés, William Livingston, embauche des Acadiens pour abattre des pins la même année. L’Acadiens Jean LeBlanc accepte alors de prêter serment devant un juge de paix. LeBlanc est accompagné de Jean-Baptiste Pitre, Pierre Arsenault, Pierre Poirier et Cyprien Gallant. Selon une liste de 1768, des Acadiens sont également recrutés pour ouvrir des routes dans les comtés de Princetown, Charlottetown et Georgetown. Cette liste de 45 noms compte probablement des Acadiens venus de Nouvelle-Écosse. Selon le capitaine John Williams en 1766, les Acadiens de l’île possèdent des connaissances techniques précieuses qu’ils ne partagent pas facilement avec les Britanniques. Ils feignent souvent l’ignorance, mais en même temps font preuve d’une grande habilité[12]

Aux îles-de-la-Madeleine en 1765, 22 Acadiens sont engagés dans la chasse aux morses au bénéfice de Richard Gridley. Ils sont des chasseurs expérimentés puisque durant les années 1750, des Acadiens de l’île Saint-Jean se rendent annuellement sur les îles pour faire « tuerie des vaches marines et des loups marins », menés par les beaux-frères Joseph Arsenault de Malpèque et Jacques Haché de Tracadie. Ils s’étaient engagés une première fois avec Antoine Morin de l’île Royale en 1751[13]. Ces chasseurs acadiens de morse imitent en quelque sorte Alexis Landry qui, à partir de Caraquet à la même époque, chasse le morse à Miscou en s’associant à des marchands britanniques. Dans les deux cas, les ententes se concrétisent en autant que ces Acadiens prêtent le serment d’allégeance. Les deux beaux-frères s’exécutent en août 1765, en prêtant serment auprès de Thomas Allwright à Havre-Aubert. La même année, Joseph Williams embauche lui-aussi des Acadiens à Fort Amherst pour la récolte des foins à Havre-Saint-Pierre[14].

Alors que la chasse au phoque et la pêche à la morue remplacent le morse, les madelinots obtiennent des denrées à meilleur prix et cessent d’être de simples engagés. C’est ainsi qu’ils obtiennent des Américains des denrées essentielles à leur subsistance en retour d’une « fraction » de leur production de pêche ou de leur chasse, de bois, d’un peu de légumes et de viande. En 1830, la production de morue atteint 12 000 quintaux de morue séchée et 1000 quintaux de morue verte[15]. À noter que les premières goélettes (20 à 40 tonneaux) îliennes apparaissent vers le début du XIXe siècle et sont souvent construites en copropriété comme à Saint-Pierre-et-Miquelon. Même après le Traité de 1818, tout comme sur la côte ouest de Terre-Neuve, les Américains peuvent continuer leurs activités de connivence avec les habitants. C’est ainsi qu’à compter de 1830, une centaine de voiliers fréquentent les pourtours du Golfe et fournissent également de l’emploi aux pêcheurs locaux.

Se tourner vers la mer

C’est le sociologue Joseph-Yvon Thériault qui fut le premier à utiliser cette expression pour désigner ce phénomène post-Déportation, signifiant qu’une bonne portion de la population acadienne va dorénavant tirer sa subsistance principalement de la mer plutôt que de l’agriculture. Mais l’expression manifeste aussi l’entrée des travailleurs acadiens dans les structures capitalistes Anglos-protestantes. Néanmoins, des chercheurs québécois estiment qu’après 1763, les entreprises de pêche britanniques et anglo-normandes du territoire à l’étude préconisent des modes opératoires assez semblables à ceux existant sous le Régime français jusqu’en 1760. L’on parle ici des conditions matérielles, du partage des tâches, des contrats d’engagement et du financement des activités. Le principal changement est que dorénavant, les comptoirs jersiais sont autant destinés à l’approvisionnement qu’à la vente ou à l’achat du poisson[16]. Selon le chercheur Cédric Haines, au Nord-Est du Nouveau-Brunswick en 1760, Nepisiguit serait l’établissement acadien le plus prospère de la région. Dès 1761, des habitants du lieu s’engagent à livrer 5000 quintaux de morue et 4000 livres de castor (peaux?) à Gabriel Smethurst. En retour, ils reçoivent du sel pour préparer la morue. Smethurst et d’autres marchands britanniques détiennent ainsi un permis de James Murray pour commercer avec les Acadiens de la baie-des-Chaleurs. Durant cet été 1761, des Acadiens chargent un navire de Smethurst avec du poisson séché, de l’huile et autres « items »[17]. N’oublions pas qu’à la même époque à Caraquet, il n’y a pas que la morue qui suscite l’intérêt des habitants mais aussi les huîtres. Par exemple, en 1795, l’abbé Desjardins en envoie à Mgr Castanet, évêque de Québec. À l’époque, l’huître de Caraquet sert à payer la dîme et dit-on, à protéger de la fièvre. Déjà en 1811, selon l’évêque Plessis, le banc de Caraquet fournit entre 1000 et 1200 barriques pour l’exportation. On trouve aussi des huîtres « aux Chipagans »[18].   

Charles Robin, cofondateur de la Robin, Pipon et Cie., plus tard connue sous le nom de la Charles Robin et Cie., puis de la Robin, Jones, Whitman et Cie. Elle est couramment appelée Compagnie Robin ou les Jersiais. Chéticamp — Wikipédia (wikipedia.org)

Le plus connu de ces marchands anglo-normands est certes le jersiais Charles Robin qui installe des postes de pêche permanents sur la côte de Gaspé, des deux côtés de la baie-des-Chaleurs, à Arichat, à Chéticamp et sur l’île Madame[19] à compter de 1765[20]. Contrairement à d’autres entrepreneurs de pêche de l’époque, Robin tente de s’attacher une main-d’œuvre permanente. Par exemple, en 1772, Robin adresse une lettre à Simon Comeau, membre d’un groupe d’exilés acadiens à Saint-Servant, près de Saint-Malo[21]. Robin avait alors déjà réclamé une concession de terre à l’embouchure de la rivière Miramichi, pour y établir des Acadiens[22]. Son invitation est dès lors lancée à tous les Acadiens sans ressources en France, à Halifax, Boston, New York, au Cap-Breton et ailleurs[23]. Quoique cette première démarche ne soit pas forcément couronnée de succès, Robin installe néanmoins sa maison-mère canadienne du Golfe à Paspébiac en 1766. À partir de là, Robin et ses agents sillonnent le Golf en établissant des contacts avec de nombreux Acadiens. Quoique la compétition devienne plus féroce en avançant dans le XIXe siècle[24], la Robin possède bientôt des postes allant de la Gaspésie au Cap-Breton soit à Paspébiac, Tracadièche, Caraquet, Miscou, Chéticamp et Petit De Grat sur l’île Madame qui sont les plus souvent mentionnés[25]. À Caraquet, le premier agent de la Robin sera Jean-Baptiste Giraud, fils de Gabriel Giraud dit Saint-Jean, établi à Caraquet depuis les années 1730[26]. L’on peut aussi mentionner Otho Robichaud a Néguac et Tranquille Blanchard à Caraquet.

En 1832 à Caraquet il y a une trentaine de maîtres de grave faisant affaire avec la Robin, mais sans pour autant posséder de goélettes. Cependant, Tranquille Blanchard est à la fois maître de grave, représentant de la Robin et propriétaire de goélette. Selon LePage, il serait alors en mesure de collecter 1000 quintaux de morue par année. Un cas comparable est celui de François Gionet, agent à Caraquet pour Hugh Munro de Bathurst. En 1819, il peut s’attendre à recevoir 648 livres sterling de Munro pour la morue collectée[27]. Rendu en 1820, la réputation de la morue de la baie-des-Chaleurs et de la Gaspésie sur les marchés européens est tellement bien établie que les commissions gouvernementales estiment qu’il s’avère inutile de songer améliorer le mode d’apprêtage[28].

À l’Île-du-Prince-Édouard en 1764, les chefs de 41 familles acadiennes de cinq régions différentes font la pêche pour les Anglais, propriétaires de la plupart des bateaux. Les Acadiens en détiennent tout de même quelques-uns soit deux goélettes, cinq chaloupes et un sloop. Que ce soit à Rustico, Baie-de-Fortune ou Malpèque, les Acadiens échangent leur poisson contre des produits de consommation. Mais comme ailleurs dans le Golfe Saint-Laurent, la pêche semble être sur pose durant la Révolution américaine[29]. Les choses semblent s’améliorer pour les Acadiens de cette colonie puisqu’en 1803, Lord Selkirk écrit que ce sont surtout eux qui pêchent et qui possèdent la plupart des 70 bateaux utilisés pour l’exportation des produits de l’île. L’on parle ici de goélettes dont le tonnage varie entre 30 et 40 tonneaux et dont les activités de cabotage les conduisent jusqu’à Terre-Neuve et Halifax. À l’instar des autres communautés acadiennes du Golfe, l’intensité de la relation à la mer peut varier[30]

Selon Stephen J. Hornsby, au début du XIXe siècle le Cap-Breton abrite une population d’environ 2500 personnes et fait figure de frontière de l’industrie de la pêche à la morue dans l’Atlantique Nord. La majorité de la population y est toujours d’origine acadienne et se concentre autour d’Arichat et de Chéticamp. Le système économique demeure essentiellement le même depuis 1765, alors que les Jersiais importent des articles de consommation tels le vin, la mélasse, le sel et des biens pour équiper les pêcheurs et exportent leur morue[31]. Au sud-ouest de la Nouvelle-Écosse la situation diffère quelque peu, en partie dû à l’arrivée progressive des Américains qui minent le système marchand britannique à compter des années 1830. Rendu vers 1836, les pêcheurs éparpillés le long de la côte attendent l’arrivée des goélettes de pêche de Nouvelle-Angleterre, plutôt que de vendre leur poisson aux marchands locaux[32]. Toutefois, le marchand acadien Pierre Doucet fonde une compagnie de navigation en 1775 et qu’il exploite jusqu’au début du XIXe siècle. Son commerce maritime l’amène à Boston, à la Jamaïque et à la Havane. Il y apporte des planches, du poisson salé et des pommes de terre, en échange de sucre, de rhum et de produits manufacturés[33]. L’on peut dire la même chose d’un autre Acadien soit François Bourneuf, qui voyage à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick sur sa goélette Lark en 1817-18 et ses livres de comptes contiennent plusieurs noms anglophones[34].

Conclusion

Mais à la suite du Traité de Versailles de 1783, mettant fin à la Guerre d’Indépendance américaine, les réalités économiques des îles de la Madeleine et de d’autres régions acadiennes du Golfe sont en cours de transformation. Désormais, les pêcheurs américains peuvent pêcher légalement dans le Golfe et utiliser les zones côtières inhabitées pour s’approvisionner en eau potable, en bois et pour sécher le poisson. C’est ainsi qu’en 1793, 35 équipages s’installent sur les littoraux et dans les anses avec des chafauds et des vigneaux pour l’apprêtage de la morue. Il va sans dire qu’à partir de là, les échanges avec la population se multiplient et favorisent la contrebande non seulement aux îles, mais aussi entre la côte ouest de Terre- Neuve et Saint-Pierre-et-Miquelon.



[1] Graeme Wynn « Late Eighteenth-Century Agriculture on the Bay of Fundy Marshlands”, Acadiensis, vol. III, no (Spring 1979): 80-89.

[2] Ronnie-Gilles LeBlanc « Ménoudie, 1766-1805, quarante années de vie acadienne en Nouvelle-Écosse », CSHA, vol. 23, nos 3-4 (Juillet-septembre 1992), 1992, p. 171.

[3] Ibid., p. 171.

[4] Description de Menoudie en 1795 par le capitaine John MacDonald, procurateur de Des Barres. Cité dans R-G. LeBlanc, « Menoudie… », op.cit., p. 177.

[5] Camillia Bouenestadio Pilon, « Le foin salé : une herbe à tout faire », Magazine Gaspésie, (avril-juillet 2023) : p.1. A l’île Verte au Québec on l’appel aussi mousse de mer. Une fois séché, ce foin est servi comme fourrage pour le bétail en attendant la nouvelle récolte de foin.

[6] Philippe Basque, « Le lot de foin de pré, une monnaie d’échange. Étude des échanges de propriétés à Tracadie entre 1827 et 1857 », RHSHND, vol. L, no 1 (avril 2021) : 75-90.

[7] Raoul Dionne, La colonisation acadienne au Nouveau-Brunswick, 1760-1860, Moncton, Chaire d’études acadiennes, Université de Moncton,1989. Cité dans Basque, « Le foin de pré… », op.cit., p. 77.

[8] J.O. Plessis, « Journal de Deux Voyages… », p. 164.

[9] APNB. REX. PA Surveyor General, 1825. Statistics. Return of Timber cut in the Bathurst area. Simon Arsenault, 20 novembre 1821.

[10] APNB. REX. PA Surveyor General, 1827. Statistics. Report on Lumber Stocks in Northern New Brunswick. By Mark Scully. DS of Crown Lands.

[11] NB Letter Book. Hugh Munro to Nicholas Landry, St-Peters, 26 mai 1818. Cité dans Haines (1981), Part II, p. 13-15.

[12] Georges Arsenault et Earl Lockerby, « Les Acadiens à l’île Saint-Jean et aux îles Saint-Pierre-et-Miquelon dans les années 1760 », CSHA, vol. 47, no 3 (septembre 2016): 113-118.

[13] Nicolas Landry, « Une famille de petits notables dans l’Atlantique français : les Morin de Plaisance à Saint-Pierre-et-Miquelon, 1705-1785 », Acadiensis, Vol. XLV, no 1 (hiver-printemps 2016) : 102-125.

[14] Georges Arsenault et Earl Lockerby, « Les Acadiens à l’île Saint-Jean et aux îles Saint-Pierre-et-Miquelon dans les années 1760 », CSHA, vol. 47, no 3 (septembre 2016): 111-112. Mais l’intensité de la pêche au morse avec un nouveau type de harpon, conduit à l’extinction de l’espèce aux îles vers 1799. Jean-Charles Fortin et Paul Larocque, Histoire des îles de la Madeline, Québec, Institut québécois de la recherche et de la cuture, Presse de l’Université Laval, 2003, p. 84-85.

[15] Jean-Charles Fortin et Paul Larocque, Histoire des îles de la Madeline, op.cit., p.109.

[16] Roch Samson, Pêcheurs et marchands dans la baie de Gaspé, Ottawa, Parcs Canada, 1986, p. 321 et Mario Mimeault, « La continuité de l’emprise des compagnies de pêche française et jersiaise sur les pêcheurs au XVIIIe siècle », Histoire sociale- Social History, vol. XVIII, no 35 (mai1985) : 59-74 et « Le capital industriel des pêches dans la baie de Gaspé de 1760 à 1866 », Acadiensis, Vol. XIV, no 1 (automne 1995) : 33-53.

[17] Cédric Haines, « L’établissement acadien au Nord-Est (II) », RHSHND, Vol. IX, no 2 (mai-avril 1981), p. 5-6.

[18] Mgr Joseph-Octave Plessis, « Voyage dans le golfe Saint-Laurent et les pays-d’en-bas », dans Nicolas Landry, « La pêche aux huîtres à Caraquet, 1795-1946 », CSHA, vol. 34, no 4 (décembre 2003) : p. 167.

[19] Les familles jersiaises s’installant à l’île Madame s’exprime donc en français et se dispersent à Arichat, D’Escousse et Rivière Bourgeois. Sally Ross, « Majorité ou minorité : le cas de l’île Madame », CSHA, vol. 24, no 3-4 (1992) : 143-157. Le fait que cette minorité jersiaise soit également britannique et protestante, fait qu’elle en vienne à occuper la majorité des postes juridiques et politique, de concert avec des familles d’origine écossaises, allemandes et anglaises arrivant à l’île Madame cers 1812. Néanmoins, cette historienne est d’avis que le monopole jersiais n’empêche pas certains Acadiens de devenir capitaines et même propriétaires de goélettes.  

[20] La démarche de la Robin n’est guère surprenante si elle a eu vent des propos fort élogieux de Nicolas Cox en 1777. Ce dernier estime qu’un pêcheur de la baie-des-Chaleurs peut s’équiper d’un bateau et de son grément de pêche pour 10 livres sterling, alors qu’il en couterait plus de 60 à Terre-Neuve. Qui plus est, dans la baie-des-Chaleurs il est encore possible de trouver du poisson à proximité des côtes, contrairement à Saint-Pierre-et-Miquelon et Terre-Neuve. BAC. Haldimand Papers. B-202. 9-15. Nicolas Cox to General Haldimand, 11 octobre 1777. Finalement, il y aurait bien moins d’épisodes de brouillard à la baie-des-Chaleurs, facilitant ainsi le séchage de la morue. Cité dans Haines, II, op.cit., p. 16-17.

[21] Ernest Martin, Les exilés acadiens en France au XVIIIe siècle et leur établissement en Poitou, Paris, Hachette, 1936, p. 90. Cité dans Sally Ross et Alphonse Deveau, Les Acadiens de la Nouvelle-Écosse, hier et aujourd’hui, Moncton, Éditions d’Acadie, 1995, p. 155.

[22] Bibliothèque et Archives Canada. Rapport 1903, p. 242. Jacques Robin to Governor of Nova Scotia, London, 24 mai 1763.

[23] Great Britain Colonial Office, Nova Scotia and Cape Breton, 1603-1867. CO 217-20, p. 105-107. Jacques Robin to Joseph Gueguen, London, 25 mai 1763.

[24] Après 1783, la Robin est en concurrence avec la compagnie Le Bouthillier, les Fruing, les Young, les Rives ou encore les Foley.

[25] Dans une recherche récente dont les résultats sont disponibles en ligne, Geloso et Foucher-Paquin contredisent l’historiographie traditionnelle voulant que la Robin ait imposé un monopole sans appel envers leurs pêcheurs-clients. Vincent Geloso et Félix Foucher-Paquin « Weak States and the Commons: Fisheries and Economic Development in the Gaspesian Peninsula circa 1830”, Electronic Copy: https:// ISSRN.com/ abstract=4321250, p. 24.

[26] Rappelons que durant la période 1762-71, Alexis Landry de Caraquet opère au sein d’un triangle géo-commercial incluant Bonaventure, Caraquet et Miscou. Il pratique la chasse au morse a Miscou, la construction navale à Sainte-Anne-du-Bocage et son fils Joseph s’adonne à la pêche à la morue en goélette. Alexis est alors associé à des entrepreneurs britanniques de Québec, Bonaventure et Nepisiguit (Bathurst). Il est d’ailleurs bien connu de la Robin, puisque son nom apparaît dans le journal de Charles Robin et dans ses livres de comptes. Nicolas Landry et Fidèle Thériault, « Alexis Landry (1721-1798), pionnier de Sainte-Anne-du-Bocage », RHSHND, vol. LII, no 1 (avril 2033) : 7-46.

[27] Donat Robichaud, « Hugh Munro (1764-1846) », RHSHND, vol. XXII, no 2 (mai-août 1994): 54.

[28] André LePage, « Le capitalisme marchand et la pêche à la morue en Gaspésie. La Charles Robin and Company dans la Baie des Chaleurs, 1820-1870 », Québec, thèse de doctorat, Université Laval, 1983, p. 81.

[29] Georges Arsenault, Les Acadiens de l’Île-du-Prince-Édouard, 1720-1980, Moncton, Éditions d’Acadie, 1987, p. 64-66.

[30] Georges Arsenault, Les Acadiens de l’Îleop.cit., p. 67.

[31] Stephen J. Hornsby, Nineteenth Century Cape Breton: A Historical Geography, Montreal & Kingston, McGill-Queen’s University Press, 1999.

[32] Brian Payne, « Fishing the North Atlantic Border Seas: American Capital in a New Environment, 1818-1854”, Acadiensis, vol. XXXV, No 1 (autumn 2005): 113-131.

[33] Sally Ross et Alfonse Deveau, Les Acadiens de la Nouvelle-Écosse, hier et aujourd’hui, Moncton, Éditions d’Acadie, 1995, p. 139.

[34] J. Alphonse Deveau, Diary of a Frenchman, Halifax, Nimbus, 1990, p. 130-132.

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